Violence fondée sur le sexe

L’incidence de la violence, exercée par des membres de la famille et des auxiliaires personnels, est particulièrement élevée chez les femmes en situation de handicap.

Outre les membres de la famille, les aidants naturels peuvent inclure les préposés, les interprètes, les auxiliaires familiaux, les chauffeurs, les médecins, les infirmiers, les thérapeutes, les conseillers et les travailleurs de la santé dans les hôpitaux ou autres établissements. Ce grand nombre de personnes et les contacts émotionnels et physiques intimes peuvent fortement augmenter le risque de maltraitance envers les personnes en situation de handicap.

Les femmes handicapées, qui très souvent dépendent de leurs aidants naturels, ont souvent plus de difficultés que les autres femmes à demander un recours.

Accès a la justice

Pour les groupes traditionnellement marginalisés, l’accès à la justice est primordial pour pouvoir redresser les torts et exercer un recours.

Quand elles cherchent à accéder à la justice, les femmes et les filles handicapées sont souvent doublement défavorisées, à cause de leur sexe et ensuite de leur situation de handicap.

Au lieu de garantir l’application de la justice, le système judiciaire présente souvent des obstacles. Fortement ancrés dans les comportements discriminatoires à l’égard des femmes et des personnes handicapées, ces obstacles ne font que perpétuer et renforcer l’inégalité.

Ces obstacles incluent entre autres, l’absence de transports sécuritaires et accessibles jusqu’aux tribunaux, des fonctionnaires de police et de justice insensibles et non formés, des comportements négatifs à l’égard des femmes handicapées, comme le préjugé selon lequel leur déficience les rend inaptes à la maternité.

Accès aux services de réadaptation

La vaste majorité des personnes handicapées n’a pas accès aux services de réadaptation dont elle pourrait profiter.

De plus, les services en vigueur sont souvent inaccessibles et non disponibles pour les femmes et les filles en situation de handicap. Dans de nombreux pays en guerre, seuls les hommes ont droit aux services de réadaptation.

Dans les pays en développement, les femmes et les filles handicapées ont beaucoup moins de chance d’accéder aux services d’orthèses et de prothèses. Les raisons sont multiples, notamment le manque d’information, l’incapacité de se déplacer seule pour obtenir les services et le manque de ressources financières.

Accès aux soins de santé essentiels

Les femmes et les filles en situation de handicap sont également confrontées à de nombreux obstacles lorsqu’elles veulent exercer leur droit aux soins de santé de base.

Parmi ces obstacles, on retrouve la discrimination et les préjugés, le manque d’information, le manque de transports, le manque de respect quant à l’autonomie et la vie privée des femmes et des filles en situation de handicap.

Droit à des soins de santé sexuelle et génésique

Les femmes et les filles ayant des déficiences physiques et des incapacités mentales doivent lutter pour participer aux décisions concernant leurs soins de santé.

Très souvent, les travailleurs de la santé refusent de conseiller les femmes et les filles handicapées sur les services appropriés et les méthodes de planning familial.

Trop souvent, les décisions sont prises sans qu’elles aient été consultées ou qu’elles aient accordé leur consentement, ce qui se traduit par diverses violations de leurs droits, depuis l’avortement forcé jusqu’à la surmédicalisation psychiatrique en passant par la stérilisation.

Le droit de se marier et de fonder une famille : Des limites dans l’exercice de ce droit sont aussi imposées aux femmes en situation de handicap. Des restrictions légales sont quelquefois imposées pour priver carrément les femmes handicapées du droit au mariage.

Les femmes handicapées peuvent être perçues comme inaptes à la maternité. On leur fait croire aussi qu’une grossesse ne serait ni sécuritaire ni prudente à cause de leur déficience. Et celles qui ont des enfants, en perdent souvent la garde.

Éducation et alphabétisation

À cause de préjugés sexistes, l’incidence d’une faible alphabétisation est très élevée chez les femmes et les filles en situation de handicap.

Combinée à la discrimination fondée sur le sexe, la discrimination basée sur la déficience contribue à l’exclusion des femmes et des femmes handicapées du système scolaire. Dans de nombreux pays, les écoles sont inaccessibles ou trop éloignées ou refusent l’inclusion des filles et des garçons en situation de handicap.

Discrimination en milieu de travail

Dans le marché du travail, les besoins des femmes handicapées ne sont pas adéquatement pris en compte. Il n’y a pas suffisamment de lois pour prévenir et punir le harcèlement – sexuel ou basé sur le handicap.

Selon les Nations Unies, un quart des femmes handicapées fait partie de la force active mondiale. Les femmes seront deux fois moins susceptibles que leurs homologues masculins de trouver du travail.

Le harcèlement des personnes handicapées en milieu de travail est courant et les préjugés peuvent être particulièrement durs envers les personnes ayant des “déficiences cachées,” comme les incapacités mentales.

Une omniprésente ignorance amènera souvent les employeurs à rejeter les femmes handicapées car ils supposent à tort qu’elles ne seront pas capables de satisfaire les exigences de l’emploi ou que les aménagements seront trop excessifs et trop coûteux.

Niveau de vie adéquat

Dans les pays où les femmes sont davantage valorisées pour leur rôle productif et reproductif, la discrimination envers les femmes handicapées est encore plus forte.

En général, on leur accorde les plus petites quantités de nourriture et de ressources. Par conséquent, le taux de survie des filles handicapées et plus faible que celui des garçons.

Quelques pays en développement offrent des possibilités d’éducation aux filles en situation de handicap. Mais quand ces possibilités sont offertes dans le système scolaire, ce sont les garçons qui en profitent en général.

Les femmes et les filles handicapées qui vivent dans des taudis urbains, y vivent dans des conditions extrêmement difficiles, sans abri adéquat, ni eau potable, ni installations sanitaires. Elles courent des risques plus élevés de violence basée sur le sexe et la pollution environnementale.